“Le réel et le virtuel” | CTHS

Les 9, 10 et 11 mai 2019, le Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS) organise sont 144e congrès annuel, à Marseille. Arnaud Rusch, Co-coordinateur général, y a représenté le lab-réseau.

Résumé de la présentation d’Arnaud Rusch :

Le nouveau musée imaginaire
La didactique de l’histoire des arts à l’heure du virtuel : réflexions sur les pratiques d’enseignement en Belgique francophone.

Au milieu du XXème siècle, André Malraux définissait le concept de « musée imaginaire » (cf. MALRAUX A., Le musée imaginaire, coll. Essai de psychologie de l’art ; 1, Paris : A. Skira, 1947). Selon lui, l’émergence des nouvelles technologies de reproduction – comme la photographie et la reprographie – permettaient de pouvoir constituer des collections individuelles, spécifiques et transversales de créations artistiques et, par là même, de s’affranchir des lacunes des collections physiques et institutionnelles. Toutefois, cette constitution mentale sous-entendait également un prisme à travers une sélection d’œuvres, issue non seulement des sensibilités de l’individu mais aussi d’une forme d’éducation de l’œil. Aujourd’hui, les technologies numériques ouvrent un renouveau des possibles pour l’expérience du visuel. La proximité, quotidienne et accessible, de l’image virtuelle provoque des perceptions inédites de l’oeuvre d’art, entre banalité et dématérialisation, et entre transversalité et méta-donnée.

Dans le cadre de l’éducation à l’histoire des arts, le monde numérique est de plus en plus présent dans chaque espace de médiation culturelle, que ce soit à l’école ou au musée. Outre les problématiques inhérentes à l’utilisation de l’image numérique d’oeuvre d’art, l’offre actuelle d’outils pédagogiques permet de repenser l’approche disciplinaire de l’analyse esthétique tant d’un point de vue méthodologique qu’iconographique : d’une part, à travers la constitution de collections iconographiques (e.g. musées virtuels) et en facilitant l’appréhension de la création artistique (e.g. méta-bases de données) ; d’autre part, en repensant la relation entre le médiateur culturel – qu’il soit enseignant ou guide touristique par exemple – et son destinataire, grâce à un corpus immédiatement disponible et la dématérialisation des espaces de transmission des connaissances (e.g. classes numériques et e-learning) ; enfin, en permettant une nouvelle appréciation de l’espace artistique tout en imposant une réflexion actualisée de la médiation du patrimoine (e.g. réalité augmentée, application géolocalisée, support interactif). À partir de ce panel d’outils, il sera alors possible de s’interroger sur les nouvelles compétences à développer pour le professionnel de la médiation culturelle et de l’enseignant en histoire des arts.

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